Résumé :
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En addictologie, un enjeu psychothérapeutique important réside dans la capacité des soignants à aménager un écart suffisant dans la relation thérapeutique afin de la rendre tolérable aux patients. Nous avons donc choisi – en tant qu’équipe d’un CSST – de développer le soin institutionnel et les groupes thérapeutiques à médiations. L’analyse interprétative psychanalytique et socio-anthropologique des difficultés rencontrées montre que certaines relèvent de la psychopathologie des patients, d’autres du cadre des groupes, d’autres des soignants et du cadre institutionnel et socio-politique. Elles soulèvent des questions aussi variées que celles de la dimension narcissique de la relation du sujet qui a des addictions, de sa haine de tout ce qui est de l’ordre du psychique, de sa discontinuité, de la stigmatisation, des effets sur la contenance de la cohérence dispositifs groupaux/cadre institutionnel, de l’intrusion dans la clinique des exigences de procéduralisation, et de leurs enjeux transféro-contre-transférentiels. Cette réflexion a permis de dégager des perspectives thérapeutiques telles qu’une préférence pour les groupes à durée limitée, ouverts, co-construits, la nécessité de différencier besoin de groupe et besoin de médiation ainsi que, dans notre cas, celle d’une supervision d’équipe, externe à l’institution.
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