Résumé :
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Les données épidémiologiques suggèrent que le vieillissement est un élément important dans l’apparition des déficits cognitifs permanents liés à l’alcoolisme, dont la fréquence devrait ainsi s’accroître avec le vieillissement de la population. Si une consommation importante d’alcool est associée à une plus grande fréquence des déficits cognitifs, une corrélation a été observée entre une consommation modérée de vin et une diminution des démences et de la maladie d’Alzheimer. Les altérations cérébrales paraissent relever de l’association de la toxicité de l’alcool et de lésions de type carentiel, mais leur rapport avec le vieillissement reste mal précisé. Les données de l’imagerie cérébrale, de la neuropathologie, comme la sévérité des troubles de la mémoire et des fonctions exécutives sont en faveur d’une continuité de l’atteinte cérébrale en fonction de la sévérité de l’alcoolisme. Toutefois, l’analyse qualitative des troubles de la mémoire permet de séparer les amnésies de type carentiel des autres déficits mnésiques, et joue une place importante dans le diagnostic différentiel avec les pathologies dégénératives et vasculaires. Néanmoins, la réversibilité des troubles, ou leur absence d’aggravation après sevrage, reste l’élément déterminant. Le terme de déficit cognitif associé à l’alcool est mieux adapté que celui de démence alcoolique pour rendre compte de la diversité des tableaux cliniques et des mécanismes physiopathologiques.
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