Résumé :
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C'est indéniable, la catégorie du risque est envahissante. Que ce soit dans le discours médiatique, politique ou scientifique, pas un jour ne passe sans que surgisse un nouveau risque, aujourd'hui, le risque que fait peser un nuage de cendres volcaniques sur tous les avions d'Europe du Nord, hier, le risque que faisait peser sur «notre sécurité» tel groupe d'individus estimé dangereux, avant-hier, le concert de louanges face au risque pris par un aventurier des pôles, demain, le risque d'une nouvelle pandémie imaginaire. Cette petite énumération suffit à nous rendre compte de la double acception que peut prendre le risque. Tandis que la première -la prise de risque comme «synonyme de liberté et de réflexivité, d'invention et d'émancipation» - est connotée positivement, la seconde acception -le risque comme «aléa imprévisible» ou «menace à conjurer» - renvoie au négatif de l'accident et du danger contre lesquels il convient de se prémunir. Comme le résume Y. Cartuyvels, le risque est «un concept profondément ambivalent, tantôt valorisé en tant que valeur, corollaire d'une capacité à faire des choix et d'une éthique de la responsabilité, tantôt perçu comme menace ou danger à conjurer» (Cartuyvels .2008 :7). Deux faces d'une ambivalence que nous nous proposons d'investir.
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