Résumé :
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L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a réalisé, en collaboration avec la Fédération nationale des établissements de soins et d’accompagnement en addictologie (FNESAA) et la Société française d’alcoologie (SFA), une enquête sur les principales caractéristiques des personnes dépendantes de l’alcool prises en charge dans le dispositif résidentiel spécialisé non lucratif. L’objectif était également de pouvoir comparer le public accueilli dans les structures résidentielles avec celui des structures ambulatoires, les centres de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA). L’enquête a été menée sur une période de quelques jours en juin ou en juillet 2006 auprès de l’ensemble des personnes résidant dans les établissements adhérents de la FNESAA. Les questions, en partie identiques à celles proposées en routine dans les fiches d’accueil des CCAA, étaient posées par des membres des centres aux résidents. Des questionnaires ont ainsi été remplis par 902 patients admis ou hébergés dans 29 centres différents , 13 établissements n’ont pas renvoyé de questionnaires. Les personnes vues dans le dispositif résidentiel spécialisé sont pour les deux tiers âgés de 40 à 59 ans (moyenne d’âge de 44 ans) et sont à 80 % de sexe masculin. Cette population comprend une part de personnes défavorisées sur le plan socioéconomique plus élevée que dans l’ensemble de la population française. La plupart de ces patients sont fumeurs (94 %), et parmi eux, la grande majorité consomme plus d’un paquet par jour. Une forte minorité, âgée en général de moins de 45 ans, fume également du cannabis (19 %). Les trois quarts des patients accueillis dans ces centres ont déjà effectué un sevrage auparavant. La démarche de soins a été engagée dans la moitié des cas avec un médecin de ville, un quart des cas avec un professionnel du soin exerçant à l’hôpital et 10 % des cas avec un intervenant d’un centre spécialisé. Une comorbidité psychiatrique est mentionnée pour 85 % des patients , les troubles anxieux et dépressifs apparaissant le plus souvent (68 % des cas). Sur le plan somatique, les pathologies les plus fréquemment citées sont celles qui touchent l’appareil digestif (19 % des patients), et en particulier les maladies alcooliques du foie (9 %), celles du système nerveux (17 %) avec notamment les polynévrites (8 %) et les épilepsies (5 %). La comparaison avec le public accueilli dans les CCAA restreint aux seuls alcoolodépendants fait apparaître une assez grande similitude des profils, avec néanmoins une plus grande proportion de personnes socialement désinsérées, d’antécédents d’hospitalisation pour motif psychiatrique et de consommateurs de cannabis parmi les personnes admises ou hébergées dans les structures résidentielles.
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