Résumé :
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Cet article traite, à l’aide de la petite éthique de Paul Ricœur, des problèmes éthiques rencontrés dans la pratique de 26 intervenants montréalais œuvrant auprès de personnes toxicomanes dans des programmes d’échange de seringues et de distribution de méthadone. Ces intervenants rencontrent des difficultés au quotidien, certaines de nature éthique. Les problèmes éthiques ont été classés en deux catégories, dégagées selon les niveaux de relation de la petite éthique de Ricœur. Premièrement, les problèmes liés aux contextes politique, légal et organisationnel, notamment, la judiciarisation des personnes toxicomanes, le décalage entre la gestion technocratique et les réalités du terrain et les incohérences dans les pratiques et les services. Deuxièmement, les problèmes liés à la pratique sur le plan relationnel dont l’accès aux services pour certaines personnes (mineurs, femmes enceintes, personnes violentes), les relations de proximité avec les aidés, la confidentialité, les relations de pouvoir et la moralisation. Cette étude montre la complexité inhérente des problèmes et la nécessité de les aborder dans un système éthique intégrant toutes les dimensions de l’intervention en réduction des méfaits.
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