Résumé :
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L'objectif de cette étude qualitative est de mettre en parallèle les attitudes envers les benzodiazépines (Bz) et les intentions de sevrage de personnes âgées de 50 ans et plus, utilisatrices à long terme dans le but de contrer des symptômes d'anxiété et d'insomnie. À cet effet, 23 utilisateurs (14 femmes et neuf hommes) ont été rencontrés lors d'entretiens en profondeur. Les analyses ont fait ressortir trois styles de consommateurs, soit : le style «sans-souci», le style «réaliste» et le style «pragmatique». Les consommateurs du premier groupe n'ont pas de réticence à utiliser la substance qui est, selon eux, un médicament prescrit à bon escient. Les consommateurs du deuxième groupe estiment que la substance est une drogue dangereuse et certains vont même, avec beaucoup d'inconfort, tenter de cesser toute consommation par eux-mêmes, sans supervision médicale. Pour le dernier groupe, la Bz est considérée comme mi-drogue, mi-médicament, avec ses dangers mais également ses avantages. La motivation d'entamer un sevrage ou de réduire la consommation varie grandement d'une personne à l'autre. Les deux derniers groupes de consommateurs étaient les plus ouverts à un changement de comportement. Les attitudes envers la molécule, tantôt vue comme un médicament, tantôt comme une drogue, ou bien les deux, doivent être prises en compte dans une intervention de sevrage. Trois cas cliniques illustrent les résultats.
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