Résumé :
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Cet article recèle un triple objet : la récusation en doute de conceptions du dopage homologuées par des regards juridiques et médicaux, la reconsidération critique de la place des analyses des sciences sociales par rapport à l'hégémonie biomédicale en matière de dopage, un essai de modélisation du pouvoir fondé sur la relation d'emprise sportifs-produits.|Pour ce faire, un matériau empirique recueilli au cours d'enquêtes précédentes (entretiens de sportifs dopés, témoignages publiés) est mobilisé et analysé systématiquement.|L'étude de cas variés de recours aux produits dopants met à mal des conceptions ordinaires du dopage et révèle la présence d'actes où la dimension relationnelle est déterminante, où l'unanimité et la simplicité des frontières entre le dopage et une préparation médicalement assistée est brouillée, dont l'enchaînement est réversible, où s'observe enfin un continuum dans les usages possibles des produits.|Est alors proposé un modèle qui vise la compréhension des relations de pouvoir dans le dopage au travers de mécanismes d'emprise impliquant des personnes, des situations et des produits, agencés en différentes configurations : «lâcher prise in situ», «agir en confiance et subir une emprise», «éprouver ses prises».
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