Résumé :
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Le tabagisme a des effets sur les perceptions sensorielles. Celles-ci joueraient un rôle important dans l’initiation et le maintien de la dépendance. Sujets et méthodes :lors d’une action de sensibilisation en milieu hospitalier, nous avons cherché à mettre en évidence l’existence d’une modification des perceptions des saveurs et odeurs quotidiennes en fonction du statut tabagique. Quatre saveurs (salée, sucrée, acide et amère) devaient être reconnues et notées selon leur intensité de 0 à 10 et quatre odeurs (basilic, menthe, thym, cannelle) devaient être correctement identifiées. Résultats : parmi les 187 participants, il y a eu 46 fumeurs actuels (F), 120 non-fumeurs (NF) et 21 ex-fumeurs (ExF). La saveur amère a été moins bien reconnue par les ExF et F comparés aux NF (ExF = 28 % d’erreur , F = 16 % , NF = 9 % , association linéaire p = 0,014). L’intensité des goûts sucré et amer est perçue différemment (notes moyennes respectives pour les ExF, F et NF : sucré = 5,9 – 4,1 – 5,0 , p = 0, 029 , amer = 5,9 – 4,0 – 4,9 , p = 0,059). Concernant les odeurs, seule la reconnaissance de la menthe varie : elle diminue avec l’âge (association linéaire p = 0,003) et est moins reconnue par les ExF et F en comparaison aux NF après ajustement sur l’âge (ExF = 24 % d’erreur , F = 12 % , NF = 9 % , p = 0,064). Conclusion : le tabagisme altère la perception des saveurs et des odeurs de la vie quotidienne.
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