Résumé :
|
La Mutualité sociale agricole du Pas-de-Calais organise des consultations de prévention au bénéfice de ses affiliés de 35 à 65 ans. En 2004, elle y a intégré à titre expérimental un protocole d’évaluation des erreurs alimentaires et du risque associé à la consommation d’alcool par le questionnaire AUDIT, suivi d’un conseil diététique intégrant si besoin une intervention brève. Le présent article présente les résultats de l’évaluation de cette activité sur la période d’avril à juillet 2004, évaluation menée au titre du programme “Boire moins c’est mieux” de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA). Résultats : selon leur score à l'AUDIT, 13,6 % des hommes de l’échantillon et 3,2 % des femmes présentent une consommation d’alcool dangereuse , 1,9 % des hommes et 0,3 % des femmes une alcoolodépendance. Les erreurs alimentaires (comportements non conformes aux recommandations du plan national nutrition-santé) sont statistiquement très liées au niveau de risque pour l’alcool. Les bilans biologiques montrent une fréquence particulièrement élevée de la perturbation de la GGT (26 % des hommes et 12,6 % des femmes), incomplètement expliquée par la relation déclarée à l’alcool. Discussion : les conditions de passation du questionnaire AUDIT, souvent complété avec les diététiciennes, peuvent avoir influencé la sincérité des réponses. Les divergences entre GGT élevée et score à l’AUDIT peuvent être soit expliquées par une sous-déclaration de la consommation d’alcool, soit par une autre cause pour le trouble biologique, par exemple une exposition à un produit agricole hépatotoxique. La réceptivité des consultants aux conseils prodigués est élevée et semble améliorée du fait que l’intervention porte à la fois sur la diététique et sur l’alcool. Conclusion : la population agricole du Pas-de-Calais est particulièrement concernée par les risques nutritionnels et alcool. Le repérage par questionnaire est faisable, mais sa performance est à vérifier. Le conseil diététique intégrant l’alcool est bien accepté par cette population à haut risque. Une étude complémentaire doit être menée pour expliquer la fréquence de la perturbation de la GGT.
|