Résumé :
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Nous assistons de plus en plus à une tendance sociale où la pathologisation des comportements liés aux addictions est une avenue privilégiée dans les modalités de gestion et de contrôle social. Quels sont les repères qui permettent d'expliquer les passages d'une condition sociale et des comportements d'addiction à un statut de maladie et de pathologie? Y a t-il des bases scientifiques à ce discours qui permettent l'actualisation de ces conditions pour les rendre plus acceptables, voire plus désirables au plan social ? À partir d'une revue de littérature, cet article souhaite analyser la tendance actuelle à la médicalisation en général, et le champ des addictions en particulier. À cette fin, quatre aspects seront mis en relief:|1. un essai de définition et une contextualisation du processus de médicalisation,|2. une analyse du concept de dépendance comme étant au cœur du débat dans le processus de médicalisation du social,|3. un clin d'œil au rôle idéologique des mouvements d'entraide anonymes fondés sur les 12 étapes comme espace de socialisation de «la maladie des addictions»,|4. une réflexion sur les pistes d'intervention visant le développement du pouvoir d'agir des personnes et de leurs réseaux.
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