Résumé :
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Dans le cadre des conduites à risques que l'on peut rencontrer chez les adolescents, le corps du sujet est souvent mis en jeu: jeu de la séduction, jeu de la provocation, jeu de la transgression. Il semble que le corps soit tiraillé entre deux exigences contradictoires : la dissimulation et l'exhibition. La pratique du tatouage et du piercing participent de cette mise en jeu,. de plus en plus répandues, ces pratiques font partie des modifications corporelles socialement acceptables, alors que d'autres se confondent avec les formes d'automutilations addictives. L'étude des marques corporelles traditionnelles peut-elle apporter un éclairage sur les pratiques contemporaines de tatouage et de piercing ? Cet article tente de répondre à cette question en étudiant des éléments communs du processus de marquage: l'importance de la douleur, la symbolique du sang, du couple feu/métal et des orifices du corps, et la volonté de dépasser les limites. En conclusion, cette mise en jeu du corps devrait faire l'objet, de la part des thérapeutes, d'une attention particulière afin de faire la distinction entre pratique ludique ou identitaire vécue positivement et une pathologie sur fond de pulsions incontrôlables.
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