Résumé :
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La prévalence du tabagisme demeure beaucoup trop élevée chez les jeunes Canadiens. En effet, plus de 20 % d'entre eux commencent à fumer et demeurent fumeurs à l'âge adulte, entraînant de graves conséquences pour la santé qui auraient pu être évitées. La recherche empirique sur le tabagisme chez les jeunes a commencé dans les années 1950 et a augmenté de façon exponentielle depuis, de sorte que des centaines d'articles sont publiés chaque année dans les ouvrages traitant de santé et de sciences sociales. Beaucoup de connaissances ont été acquises quant aux facteurs déterminants et aux conséquences du tabagisme ainsi qu'aux interventions antitabac auprès des jeunes grâce à la recherche, cependant, nous estimons qu'il est nécessaire de repenser la recherche sur le tabagisme chez les jeunes, et peut-être de la recadrer, en sortant des paradigmes et des méthodes qui ont prédominé dans le domaine. Le présent article vise à poser un regard critique sur les résultats d'une enquête longitudinale de 12 ans portant sur le début du tabagisme chez les jeunes Québécois. Cette démarche pourrait permettre de conceptualiser et d'encadrer différemment la recherche sur le tabagisme chez les jeunes. Nous analyserons six questions: l'adoption d'une perspective socio-écologique en recherche sur les déterminants, la mise en place de recherches collaboratives interdisciplinaires, la distanciation des cadres des études transversales, la reconnaissance des différences entre le tabagisme chez les jeunes et chez les adultes, la transition vers les recherches sexospécifiques, et l'analyse de multiples phénotypes.
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