Résumé :
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Dans le cadre du développement d'une campagne de prévention du passage à l'injection de drogues chez les jeunes de la rue, nous avons mené sept groupes de discussion auprès de 37 d'entre eux âgés de 15 à 23 ans. L'analyse, à la fois déductive et inductive, a permis d'identifier les dimensions reflétant le point de vue des jeunes à propos de l'injection de drogues et des éléments qui favorisent le passage à l'injection dans leur milieu. Les résultats montrent que l'injection est généralement désapprouvée par les jeunes de la rue. Plusieurs ont des réserves, celles-ci étant liées aux conséquences négatives de l'injection. Ce que les jeunes redoutent le plus, c'est de devenir «accro», un risque qu'ils associent davantage à l'injection qu'aux autres modes de consommation. Malgré la désapprobation générale, au contact des utilisateurs de drogues par injection (UDI), il se produit une sorte de désensibilisation qui entraîne vers l'injection les plus vulnérables, soit les plus jeunes, surtout ceux qui satisfont leur besoin de sensations fortes à travers la drogue et recherchent une valorisation dans le monde de la rue. Divers éléments d'ordre individuel et social agissent alors pour amener ces jeunes à s'initier à l'injection. Plusieurs de ces éléments peuvent être modifiables par des interventions préventives.
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