Résumé :
|
L'article part de deux constats, établis à l'aide de données ethnographiques en terrain algonquin et corroborés par la littérature ethnologique. D'une part, les Algonquins ne veulent plus que leur image publique soit associée à l'abus de psychotropes, d'autre part, l'identité algonquine repose sur l'appartenance à une communauté, qui implique pour ses membres des droits et devoirs et qui attend d'eux un dévouement à la collectivité. Les études sur les Amérindiens, sur leurs villages et leurs réseaux urbains, sont fondées sur l'idée que les communautés trouvent leur légitimation tant dans le partage d'un ethos (des valeurs et des traits culturels) que dans les relations de parenté qui existent entre ses membres, relations qui sont aussi des liens sociaux. L'article veut montrer que la prise en charge des problèmes qui affectent les communautés algonquines a donné lieu à l'émergence d'un nouveau lien social, qui remet parfois en question les contraintes requises par la parenté. Pour ce faire, je présente une vision historique de l'origine des problèmes, qui inclut les points de vue algonquins, et j'explique comment les différents recours thérapeutiques ont permis de redéfinir le système de valeurs sociales et les codes comportementaux.
|