Résumé :
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Notre travail de réflexion se base, d'une part, sur une pratique de terrain au sein d'un service universitaire spécialisé en addictologie et, d'autre part, sur la théorie des systèmes ainsi que ses évolutions récentes, ceci nous amenant à réinterroger notre conception des problématiques addictives. La prise en soins à l'hôpital de jour en addictologie donne l'occasion aux patients de vivre de nombreuses situations relationnelles. Pour l'équipe soignante, il s'agit d'un cadre privilégié permettant de rencontrer le patient et sa manière de faire avec les autres, avec lui-même, ainsi que la médiatisation de la relation à travers l'usage du produit. Cette proximité relationnelle nous a permis de nous rendre compte qu'il ne s'agit pas ici d'une simple juxtaposition de diagnostics, mais de la co-occurrence d'un ou plusieurs abus de substances et d'autres troubles psychiatriques, créant des pathologies nouvelles qui nécessitent des approches thérapeutiques originales. Notre évolution conceptuelle nous a amenés à envisager la relation patient/thérapeute sur un mode collaboratif et de moins en moins hiérarchique. Le patient est l'expert de son problème et le thérapeute celui des contextes favorables à la cocréation de solutions. L'engagement mutuel dans un processus dialogique, c'est-à-dire de relation qui peut produire des changements chez le patient et chez le thérapeute, est désormais le moteur de la thérapie.
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