Résumé :
|
L'usage de cannabis apparaît présent dans tous les segments de la population. Le genre, l'âge, le niveau d'instruction scolaire, l'activité professionnelle et la zone de résidence sont les principaux facteurs discriminants. Ainsi, il s'avère plus fréquent parmi les hommes et les jeunes générations, mais aussi, par exemple, parmi les chômeurs, tandis que les différences entre les actifs occupés se révèlent plus faibles. De même, l'expérimentation et les usages occasionnels se révèlent plus répandus parmi les personnes diplômées du supérieur, au contraire des usages plus réguliers. Ces déterminants sociaux permettent de décrire et de rendre compte des usages dans la population, mais ne peuvent suffire à les expliquer, ils masquent en effet partiellement les opportunités, les choix et les préférences individuelles de consommation de produits psychoactifs et occultent en particulier que les usages sont très nettement liés à une sociabilité et à un mode de vie. Comme le soulignent les usagers lorsqu'ils énoncent leurs motifs de consommation et d' abandon, le cannabis est partie intégrante de la vie de nombreuses personnes qui ne semblent pas en éprouver de difficultés majeures. Dans l'étude de la surconsommation, il convient d'isoler, au sein des usages réguliers, ceux qui seraient problématiques. Si l'épidémiologie de la surconsommation de cannabis reste parcellaire, elle a déjà donné quelques résultats qui rejoignent la pratique des acteurs de terrain, tel que le lien fort entre une telle pratique et une entrée précoce dans les usages. Les véritables avancées sont toutefois à venir, lorsque les instruments de mesure de l'usage problématique de cannabis auront été validés tant au niveau épidémiologique qu'en clinique et utilisés dans les enquêtes en population générale.
|