Résumé :
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La nutrition oculaire est un champ de recherche en nutrition extrêmement actif mais encore peu connu des professionnels de santé et des patients. Downie et coll. montrent que les attentes des patients en termes de conseils concernant leur alimentation sont importantes. Les opticiens semblent d’ailleurs de bons interlocuteurs pour cela. Les données physiopathologiques et épidémiologiques s’accumulent depuis une vingtaine d’années. L’opacification du cristallin conduit à la cataracte. Or la teneur en vitamine C de cet organe est 50 fois plus élevée que celle du plasma. De même, la rétine concentre dans le pigment maculaire deux caroténoïdes, la lutéine et la zéaxanthine, qui agissent à la fois comme filtre vis-à-vis de la lumière bleue et comme antioxydant in situ. Le travail de Eisenhauer et coll. fait le point sur les sources alimentaires de lutéine et de zéaxanthine et leur biodisponibilité. Les aliments ayant les teneurs plus élevées sont les légumes feuilles, épinard en tête, suivi des choux, de la laitue, du persil mais aussi des pistaches… Bien qu’en plus faible teneur, la biodisponibilité de la lutéine et la zéaxanthine des oeufs est remarquable. Les études épidémiologiques ont permis de confirmer la relation entre le mode de vie et la survenue de plusieurs pathologies oculaires. C’est le cas des publications de la Nurses’Health Study dont Downie et coll. font la revue. A côté du tabagisme générateur d’un stress oxydatif délétère, ils ont montré une relation inverse entre caroténoïdes et nutriments à effet antioxydant et cataracte, et entre caroténoïdes et dégénérescence maculaire liée à l’âge, à côté d’autres facteurs tels qu’une faible charge glycémique en interaction avec des facteurs génétiques. Mettons toutes les chances de notre côté en adoptant une alimentation saine.
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