Résumé :
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Des personnes qui ont été alcoolodépendantes peuvent-elles retourner de manière stable à une forme de boire «modéré », « contrôlé » ou « réfléchi » ? Telle est la question soulevée par les auteurs. Leurs recherches poursuivent un double objectif prioritaire : faire connaître l'existence de pareils buveurs et contribuer à une compréhension du phénomène, tant des formes qu' il revêt que des processus biographiques à la suite desquels il a pu s'installer dans l'histoire d'une personne.|S'appuyant ici sur un long récit de vie, ils recomposent et analysent l'histoire de Richard, où ils reconnaissent une période de boire excessif source à une dramatique existentielle, une période d'alcoolodépendance, une période d'abstinence totale d'une vingtaine d'années, enfin une période de reconsommation de trois ans, sans rechute, liée à une ouvre de refondation ou refonte existentielle. Le dégagement de l'alcool, pour qui a été alcoolodépendant, supposerait ainsi, d'abord la rupture avec le cycle de la dépendance par la voie d'une période nécessaire d'abstinence, ensuite une transformation personnelle qui puisse tarir les sources existentielles du boire problématique, ce qui rendrait possible alors une reconsommation modérée et réfléchie d'alcool.|Dans la discussion de leurs résultats, les auteurs insistent sur les particularités de la méthode du récit de vie : visant la construction d'un sens relevant des sciences herméneutiques, celle-ci gagne en effet de subjectivation et de remaniement identitaire ce quelle perd en prétention objectivante.|Ils terminent par une brève conclusion, qui envisage les implications thérapeutiques possibles de leur recherche.
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