Résumé :
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"Les drogues de synthèses prennent une place importante, notament chez les jeunes. Désignant la valeur intrinsèque du produit (manipulation de molécules en fonction des effets souhaités ou imaginés), ces drogues sont liées aussi à différents types de fêtes que l'on regroupe généralement sous le terme de fêtes technos (rave-parties, free-parties, technivals, etc.) Signe paradigmatique d'une mutation profonde qui traverse notre société en cette fin de siècle, ces "" designers drugs "" sont devenus l'instrument de mesures de nouveaux comportements consommatoires qui tentent à déborder l'espace festif. Cette inscription nouvelle dans des pratiques du quotidien pose de nouvelles interrogations pour le médecin, l'éducateur, voire l'ensemble du corps social, obligeant chacun des acteurs à revoir, d'une part, sa compréhension du phénomène et, d'autre part, ses propres modes d'intervention. Par ailleurs, les drogues de synthèse ouvrent sur un autre débat qui renvoie au fonctionnement de notre société, notamment tout ce que l'on appelle les technosciences et en particulier ce qui ressort de la médecine prédictive. Société de la performance, société de la démesure, notre société serait aussi celle de l'effondrement de l'individu (voir les travaux récents d'A. Ehrenberg...) qui ne peut compter que sur les produits pour pouvoir tenir ? Comment, là encore, prendre en compte ces évolutions dans le cadre d'une intervention socio-éducative ou médicale qui soit efficience autant pour l'usager que pour le corps social ?"
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