Résumé :
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Objectifs : décrire les pratiques d'injection exposant aux risques de transmission du VIH et des hépatites virales parmi les usagers de drogues fréquentant les programmes d'échange de seringues (PES).|Méthode : étude transversale menée pendant une semaine en 1998 par l'Inserm et l'Institut de veille sanitaire. Les données étaient recueillies à l'aide d'un questionnaire standardisé.|Site : 60 des 74 PES distribuant plus de 1000 seringues par an en France.|Population : usagers de drogues ayant fait une demande de seringues dans un PES.|Matériel : déclarations portant sur les comportements d'injection, les comportements sexuels et les prévalences du VIH, VHB et VHC. Prévalence des comportements d'injection à risque dans le dernier mois défini sur la base du partage de seringue et du reste du matériel (eau, cuillère, coton, produit).|Résultats : 1004 questionnaires ont été collectés (taux de réponse de 50%). L'âge moyen des répondants était de 30 ans, 70% étaient des hommes.Parmi les personnes qui avaient été testées, la prévalence du VIH était de 19,2%, celle du VHC de 58,4% et celle du VHB de 21%. La durée moyenne d'usage de drogue était de 11 ans. La majorité (85%) était représentée par les polyconsommateurs, et le subutex était le produit le plus souvent consommé. Dans le mois précédant l'étude, 45% des participants disent avoir réutilisé la seringue, 93% avoir injecté tous les jours (3,6 fois en moyenne), 18% avoir partagé une seringue et 71% le reste du matériel.L'analyse multivariée a montré que les usagers consommant de l'héroïne et de la cocaïne étaient plus enclins à partager leurs seringues et le reste du matériel d'injection. L'usage de crack était aussi associé avec le partage du matériel, tandis que le partage de la seringue était associé au fait de vivre en couple, à la région géographique de recrutement et au nombre d'injections quotidiennes.|Conclusions : les pratiques d'injection à risque se maintiennent chez les usagers de drogues. Les PES devraient adapter leurs interventions en insistant notamment sur l'utilisatioin du matériel stérile à chaque injection.
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