Résumé :
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Cet article a pour objectif, à partir d'une revue de la littérature française, de faire l'état des leux sur les femmes enceintes et les mères toxicomanes, sur les difficultés et les recommandations pour la prise en charge par les professionnels de soins.|On estime que 500 à 2500 grossesses de femmes toxicomanes sont menées à terme chaque année en France.Une première partie de l'article propose des tableaux sur les risques obstétriques liés à la consommation de produits psychoactifs et sur les effets sur le foetus et le nouveau-né (malformations, troubles du comportement, allaitement). Ces risques sont accrus en cas de polytoxicomanie. Sur le plan psychologique, la grossesse entraîne de nombreux bouleversements pour la future mère : espoir de réparation mais aussi retour d'une histoire familiale souvent difficile, culpabilisation. L'arrivée du bébé réactualise une angoisse d'abandon et brise souvent l'image de l'enfant idéalisé, ce qui peut entraîner de sérieuses difficultés post partum. La prise en charge des femmes enceintes toxicomanes en maternité doit permettre d'améliorer un diagnostic tardif de grossesse et le suivi prénatal. Les traitements de substitution (méthadone, buprénorphine- subutex) sont un outil essentiel pour mettre en place une prise en charge adaptée. Tout aussi essentiel est un suivi pluridisciplinaire associant différents professionnels de soins en réseau, même si cette approche se heurte encore à de nombreuses résistances chez les profesionnels hospitaliers en raison de l'image négative de la mère toxicomane. L'exemple de l'équipe pluridisciplinaire de la maternité Port-Royal est développé. Cet article présente un bibliographie Toxibase de 24 références.
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