Résumé :
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"Dans le champ d'une justice pénale sommée d'agir ""en temps réel"", dominée par l'urgence et le souci de coller de toujours plus près aux ""facteurs de déviance"" ou aux ""situations à risque"", l'institution pénitentiaire est sans conteste un instrument privilégié de la radicalisation de la réponse répressive a la délinquance qui se joue actuellement. Sous un certain angle cependant, la prison échappe à cette accélération délirante du temps social à laquelle nous assistons actuellement. Et pour cause: le temps social n'y a pas cours. C'est sous l'angle de cette hypothèse singulière que nous vous proposons,, en deux parties, ""une réflexion sur la nature et la fonction du temps carcéral, ainsi considéré comme ""panne du temps social"", temps suspendu de la ""mise hors-humanité"" que constitue l'enfermement, spécialement dans les conditions désastreuses de l'infrastructure pénitentiaire et du régime carcéral actuels. Afin de cadrer notre propos, nous exposerons brièvement dans cette première -partie lés tendances lourdes de l'évolution actuelle de la structure de la population pénitentiaire, à travers les problèmes distincts de l'inflation et de la surpopulation carcérale."
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