Résumé :
|
"L'usage thérapeutique, initiatique ou religieux des substances hallucinogènes est une constante dans l'histoire des civilisations Ce sujet est actuellement l'objet de plusieurs études aux Etats-Unis, en Europe et dans d'autres pays après une longue période de stagnation Ce n'est qu'avec l'avènement de la médecine scientifique et des mouvements de tempérance et de prohibition de l'alcool au XIXème siècle que le discours sur les substances psychoactives a radicalement changé dans un sens réducteur et de contrôle social excluant toute compréhension anthropologique et symbolique de leur usage Cet article est publié en deux parties Cette première partie précise les définitions des termes ""hallucinogènes, psychédélique et enthéogène"" et propose une classification des substances concernées Le concept d'hallucination reste très difficile à définir et mérite d'être élargi aux ""états modifiés de conscience"" (selon le concept ASC des anglo-saxons), ce qui inclus aussi toutes les expériences liées au chamanisme, aux rites initiatiques et de passage à l'âge adulte dans les sociétés traditionnelles, ainsi que celles liées au réveil du coma et aux OBE (Out of Body Expérience) L'étude des pratiques chamaniques révèle un usage régulier des champignons hallucinogènes pour un accès collectif ou individuel au monde sacré et à la guérison Des exemples sont développés à partir de l'utilisation du peyotl dans la culture des amérindiens Huichols, du cactus San Pedro qui contient également de la mescaline et également à partir de l'usage thérapeutique de l'ayahuasca, expérimente dans plusieurs recherches actuelles La conception occidentale de l'usage thérapeutique des hallucinogènes reste cependant associe à la contre-culture des années 60-70, même si quelques expériences (Centre Takiwasi au Pérou) tentent de mettre en place un cadre de traitement pour les toxicomanes"
|