Résumé :
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"Les formes de pratiques sociales des jeux sont aujourd'hui tellement diversifiées et répandues que la figure du joueur pathologique émerge désormais comme une nouvelle maladie. Il existe des arguments très forts pour inclure celle-ci dans la notion d'addiction. Cet article dresse un tableau du jeu pathologique en rappelant sa place économique et sociale et son évolution historique. Le paradoxe de cette ""toxicomanie sans drogue"" est qu'il s'agit évidemment d'une source de profit considérable pour l'Etat qui contrôle le système des paris et des casinos. On estime que le jeu pathologique touche 2 à 3°/o des adultes et qu'il s'agit d'une problématique surtout masculine. La définition du jeu pathologique (DSM-IV) met en valeur une comorbidité importante (dépression, personnalités antisociales, usage de drogues et d'alcool, trouble des conduites alimentaires). Sur le plan psychanalytique (à partir de Freud, Bergler, Fenichel) le joueur rechercherait, par une forme d'auto-punition compulsive, à résoudre l'ambivalence envers le père et l'enjeu de l'intégration de la loi, démarche comparable aux autres formes de toxicomanies. Une revue des propositions thérapeutiques est réalisée : abstention à visée thérapeutique, psychothérapies individuelles, thérapies comportementales et cognitives, thérapies de groupe, chimiothérapie psychotrope, associations et groupes d'entraide. Cet article présente une bibliographie de 32 références."
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