Résumé :
|
Le ravalement de l'assuétude toxique à une pure détermination chimique connaît un regain d'intérêt dont il serait naïf de s'étonner (quand on sait quels enjeux sociaux, politiques et industriels favorisent la promotion de ce modèle). Longtemps discréditée par les praticiens oeuvrant auprès de toxicomanes, cette réduction se voit toujours plus encensée, au nom de l'urgence et de l'efficacité.|Dans ces conditions, le clinicien, déjà empêtré dans une demande forcément empoisonnée, n'est-il pas mis en demeure de partager, sur un mode complice, la fascination du toxicomane pour cet objet fuyant et son engouement à en prolonger indéfiniment le recel ? Reste à savoir s'il est si certain que la planification du plaisir soit l'ambition du dit toxicomane ?|En tout cas, la question de la relation transférentielle se trouve renouvelée lorsque nous nous voyons sommés d'accueillir dans l'espace de la cure, un larron en tiers : le médicament affublé des insignes du représentant de la loi. L'incidence de cette intrusion nous invite à en examiner les conséquences sur le transfert et ses ressorts.
|