Résumé :
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"L'auteur, d'un point de vue clinicien, examine la situation particulière du toxicomane venant consulter un centre de soins spécialisé en injonction thérapeutique, dans le cadre de la loi du 31 décembre 1970. Loi très décriée, mais dont le volet injonction thérapeutique reste la seule dépénalisation de fait de l'usage simple de stupéfiants en France. Le clinicien remarque qu'à condition de préserver un espace de choix au toxicomane, c'est-à-dire de ne pas le traîner manu militari chez le médecin, l'injonction thérapeutique, avec toute sa contrainte, ne représente pas une situation très différente du toxicomane venant consulter spontanément. Cela exige de la part du clinicien une même démarche d'analyse de la demande, prenant en compte la dimension de défi à la loi inhérente aux toxicomanies. Dès lors, l'injonction thérapeutique est l'expression de la façon dont un état traite ""ses"" déviants ou ""ses"" pervers. C'est au clinicien de tenir compte de ces facteurs dans son analyse pour restaurer, dans un équilibre fragile, une dimension individuelle profitable au patient."
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