Résumé :
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"Les tenants de la réduction des risques ont-ils une position qui leur soit propre sur la question de la loi? La thèse défendue ici répond par l'affirmative. Après une analyse des difficultés spécifiquement françaises à modifier la loi de 1970, les bénéfices que l'on pourrait attendre d'une dépénalisation de l'usage simple de drogues illicites sont examinés. Cependant il est illusoire de penser que la loi précède le changement des pratiques, qu'elles soient sanitaires, juridiques ou policières. Ce sont d'abord les pratiques qui doivent changer. Les termes du débat doivent ensuite être clarifiés en distinguant dépénalisation de l'usage simple et légalisation des produits. La question de la prohibition comme système international de contrôle ne peut donc être éludée et quelques considérations théoriques y sont consacrées. S'il est certain que la réduction des risques est fondamentalement critique sur tout modèle type ""guerre à la drogue"", elle n'est pas une légalisation qui s'avance masquée. Pour elle, il y a du grain à moudre ici et maintenant dans le cadre légal actuel, aussi critiquable et dépassé soit-il. Deux exemples sont donnés : l'un concernant l'accès à la prévention et aux soins des toxicomanes marginalisés, l'autre, l'analyse des drogues type ecstasy afin d'informer les consommateurs de la ""qualité"" des produits du marché illicite. A partir de l'exemple suisse, la conclusion générale est que le changement des pratiques et des termes du débat est un préalable au changement de la loi dans le bon sens : moins contre-productive, plus intelligente et plus humaine."
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