Résumé :
|
"En quels termes identifier le problème éthique lié à la toxicomanie en général et à la prescription médicale d'héroïne en particulier? Généralement, la drogue est considérée comme intrinsèquement mauvaise alors que l'alcool ne l'est pas. L'alcool favorise la communication (économique, politique, sociale), la drogue la menace (repli sur soi, fusion). Ce qui passe pour naturel n'est que le fruit d'une élaboration sociale. L'auteur considère que la drogue n'est le mal que relativement à certaines visions de l'homme ou de la société et s'interroge librement sur le pourquoi de son interdiction. Par la prohibition, la collectivité renforce l'image qu'elle a d'elle-même.|En philosophie et en théologie, on parle du schéma de la kénose qui prône la rémission par le mal (""exacerber le mal pour qu'enfin le bien puisse advenir""). Les politiques répressives sont issues de ce schéma : victimiser et avilir les drogués pour les acculer à la rédemption par l'abstinence. Le schéma de la kénose impose un choix impossible : le salut ou la déchéance. Ce choix est socialement irréaliste et thérapeutiquement inefficace. La distinction que l'auteur fait entre interdiction et interdit lui permet de nuancer l'espace qui sépare la dépénalisation et la légalisation (accompagnée d'une éducation, d'informations, explications). L'auteur termine sa communication en demandant la liberté thérapeutique, c'est-à-dire que la clinique soit désemcombrée de la morale, de son aspect prétendûment éthique. Les réponses des thérapeutes à leurs patients ne devraient pas être limitées à priori par les prohibitions."
|