Résumé :
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La prise en charge des toxicomanes est en pleine mutation depuis 1995, année au cours de laquelle le nombre de places de substitution à la méthadone dans les centres spécialisés dans la prise en charge des toxicomanes a été augmenté de façon importante, rompant ainsi avec la prise en charge traditionnelle en France. La plus grande modification législative pour les médecins généralistes a eu lieu la même année avec la réglementation de la substitution en ville autorisant la prescription de buprénorphine haut dosage (buprénorphine) en prescription initiale, de la méthadone en relais des centres autorisés, mais interdisant la prescription du sulfate de morphine en tant que produit de substitution pour les héroïnomanes alors que ce produit était prescrit depuis plusieurs années par quelques médecins. En effet, certains médecins généralistes prescrivaient des traitements substitutifs en ville de façon illégale en utilisant le sulfate de morphine ou la buprénorphine sous forme de Temgésic®. Le développement de réseaux de proximité pluri-professionnels pour le suivi des patients usagers de drogues est une activité nouvelle pour les médecins généralistes. Cette activité s'est développée depuis 1994 dans notre secteur, notamment autour de la mise en route de traitements de substitution. Un réseau ville-hôpital toxicomanie a été créé à cette époque au sein de l'association Ares 92, réseau ville-hôpital mis en place depuis 1992 pour les malades infectés par le VIH. Il est donc apparu indispensable aux médecins généralistes prenant en charge les toxicomanes dans le cadre de ce réseau d'évaluer leur pratique. Cette étude représente la partie principale de ce travail. Il s'agit d'une étude prospective de suivi en consultation de médecine générale de patients dépendants d'au moins un produit illicite, exception faite du cannabis. Les consommations de tabac, alcool, médicaments pris isolément n'ont pas été étudiées. Les patients substitués ne prenant plus d'opiacés illicites pendant la durée de l'étude ainsi que les patients prenant de la codéine en auto-substitution ont également été inclus. L'objectif est de décrire la population des usagers de drogues suivis en médecine générale, les modalités et le contenu du suivi de ces patients ainsi que leur évolution. La période d'inclusion s'est déroulée du 1er octobre au 31 décembre 1996, chaque patient a été suivi pendant un an. Le médecin devait remplir à chaque consultation une fiche sur le contenu de la consultation, ainsi qu'une fiche sur la situation sociale et la situation de la toxicomanie à l'inclusion puis à six mois et à la fin de l'étude.
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