Résumé :
|
"Peut-on civiliser les drogues ? L'interrogation est scandaleuse : la guerre à la drogue ne doit-elle pas être menée sans merci, les trafiquants pourchassés, les toxicomanes soignés ou punis ? Le discours du "" tout répressif "" sous-tend toujours la loi mais, progressivement, une nouvelle logique de pensée a pris forme. L'élargissement de la lutte contre les toxicomanies à l'alcool et au tabac marque-en effet une véritable révolution dans les esprits : nous nous affrontons désormais à la réalité des risques, que les drogues soient licites ou illicites. Ce tournant fut pris pour faire face à l'épidémie de sida , parce qu'il fallait agir efficacement, il a fallu accepter de parler vrai. Pour comprendre comment se sont forgées ces nouvelles façons de penser, il faut aller au plus près du terrain, à la rencontre des usagers de drogues, ce qui ne va pas de soi. C'est cette aventure que nous raconte Anne Coppel, pionnière de la "" réduction des risques "", en France. Femme de terrain et chercheuse, elle retrace ici dix années d'expérience qui sont aussi dix années de luttes communes menées par des chercheurs, des praticiens et des usagers de drogues. Car l'ambition de l'auteur est bien là : sortir les drogués de leur ghetto en donnant les clés des débats actuels, qui, de l'insécurité au communautarisme, dépassent largement la question des drogues.|Il en ressort un livre passionnant, à la fois journal de bord de l'auteur, et synthèse remarquable de cette "" aventure de l'esprit "" que fut la politique de réduction des risques en France."
|