Résumé :
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Les épidémies de maladies venant perturber la vie économique et politique sont une caractéristique du XXIe siècle. Bien que les pandémies soient véhiculées par les comportements humains, les systèmes de surveillance qui permettent actuellement de détecter les menaces pandémiques s’appuient essentiellement sur le suivi des maladies en milieu clinique. Une surveillance biologico-comportementale intégrée et standardisée pourrait et devrait être appliquée dans les communautés, en complément de ce suivi clinique. L’utilité de ce type d’approche a déjà été démontrée dans des études sur le virus de l’immunodéficience humaine, où la surveillance intégrée a permis de comprendre et de quantifier, sur la base d’éléments biologiques, les facteurs de risque comportementaux associés à la dynamique de transmission du virus. En application des critères STROBE (Strengthening the Reporting of Observational Studies in Epidemiology), la surveillance intégrée exige que soient mesurés à la fois les facteurs de risque comportementaux - à savoir les variables d’exposition - et les variables d’indicateurs de la maladie lors d’enquêtes comportementales. Dans le domaine des menaces pandémiques, les données biologiques pourraient compenser les faiblesses des données recueillies lors des enquêtes comportementales. Les données issues d’enquêtes sérologiques sur des virus susceptibles de causer des pandémies, recueillies hors épidémie, indiquent que la surveillance sérologique pourrait être utilisée pour prédire les futures épidémies. Réalisées conjointement, les enquêtes comportementales et les enquêtes sérologiques pourraient avertir des futures pandémies, potentiellement avant que les maladies n’apparaissent en milieu clinique. La surveillance traditionnelle des maladies doit être fréquente et continue pour rester utile, mais la surveillance comportementale reste informative même si elle est effectuée moins souvent, car les changements de comportement s’effectuent beaucoup plus lentement. Les interventions et les politiques pouvant empêcher une prochaine pandémie ne peuvent être élaborées qu’en connaissant spécifiquement les facteurs de risque comportementaux.
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