Résumé :
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Depuis deux décennies, la médicalisation du processus du vieillissement, amorcée avec la biogérontologie, s’est accentuée avec de nouveaux paradigmes qui vont de la prévention à la fin de la mort. Ces idées nouvelles sur le vieillissement et sur la longévité sont déclinées différemment selon les courants scientifiques ou pseudo-scientifiques : la biogérontologie, la médecine anti-âge et le transhumanisme. Le mouvement du transhumanisme défend le projet d’une humanité augmentée et affranchie des limites biologiques par les nouvelles technologies. Cette utopie pourrait réorienter la recherche sur le vieillissement humain dans un contexte social de plus en plus préoccupé par les conséquences sanitaires du vieillissement de la population et économique avec la bio-économie en développement. Notre hypothèse est que cette utopie, très médiatisée, renforce l’idée selon laquelle le vieillissement n’est plus considéré comme inéluctable et contre lequel doit être engagée une lutte individuelle et collective. On a deux représentations paradigmatiques de l’humain, du vieillissement et de la longévité que tout oppose mais les données empiriques actuelles ne permettent pas d’en évaluer l’impact sur les pouvoirs publics. L’enjeu est celui de la légitimité sociale et scientifique.
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