Résumé :
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Avec la baisse remarquable de la mortalité aux grands âges depuis la seconde moitié du XXe siècle, le nombre de centenaires s’est accru de manière spectaculaire dans les pays à faible mortalité. En cette ère de prolongation de la longévité humaine, il devient de plus en plus important de disposer de bonnes estimations des risques de décès aux très grands âges. Pour apporter un éclairage inédit sur la courbe de mortalité au-delà de 100 ans, dont la forme demeure largement imprécise et donne lieu à d’importants débats scientifiques, nous utilisons des données sur tous les centenaires canadiens-français nés au Québec entre 1870 et 1896 et décédés au Québec entre 1970 et 2009. Grâce aux registres paroissiaux du Québec et aux recensements canadiens de 1901 et 1911, l’âge au décès de ces personnes a pu être authentifié et les données validées servent de base au calcul des taux de mortalité, qui sont ensuite modélisés à l’aide d’une approche souple de lissage par P-splines. Nous utilisons en complément des données sur les septuagénaires, octogénaires et nonagénaires québécois issues de la Base de données sur la longévité canadienne. Nos analyses, restreintes au sexe féminin pour des raisons d’effectifs masculins trop faibles, montrent que le rythme d’accroissement des taux de mortalité s’amenuise avec l’âge au sein de cette population, mettant ainsi en évidence l’infléchissement de la courbe des risques de décès aux grands âges.
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