Résumé :
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Dans les enquêtes bio-comportementales évaluant la prévalence de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), il conviendrait de demander aux répondants le résultat de leur dernier test de dépistage du VIH. Mais nombre d'autorités gouvernementales, d'organisations non gouvernementales, de chercheurs et d'acteurs de la société civile sont défavorables à ce que l’on demande aux répondants de déclarer leur statut VIH dans ce type d'enquêtes. Parmi les raisons invoquées pour ne pas demander le statut VIH figure le fait que les réponses peuvent être inexactes et qu'une telle demande pourrait transgresser les droits humains des répondants et accentuer les problèmes de stigmatisation et de discrimination. Néanmoins, nous soutenons qu'aujourd'hui, à l'ère de la thérapie antirétrovirale, le fait de demander leur statut VIH aux répondants des enquêtes bio-comportementales est essentiel à des fins d'évaluation des services de soins, traitement et prévention de l'infection à VIH et pour en optimiser l'accès et la couverture. Cela est également fondamental pour évaluer la véritable ampleur des besoins non satisfaits dans la gestion de l'épidémie de VIH et pour correctement interpréter les comportements associés à l'acquisition et à la transmission du VIH. Les données disponibles indiquent que la plupart des participants aux enquêtes liées à la santé acceptent de répondre à une question sur leur statut VIH, parmi d'autres questions sensibles concernant les comportements sexuels et l'usage de drogues. Enfin, une normalisation de l'auto-déclaration du statut VIH pourrait aider la communauté mondiale à dépasser ce que l'on appelle « l'exceptionnalisme » pour ouvrir une ère de déstigmatisation, ce qui permettrait d'améliorer la réponse face à l'épidémie dans le monde entier.
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