Résumé :
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ObjectifEstimer les effets sur le taux d'homicide de la trêve des gangs qui a été signée au Salvador en 2012.MéthodesDes modèles mathématiques établis d'après les recensements municipaux et les renseignements sur les gangs et la criminalité ont été utilisés pour estimer l'effet de la trêve sur le taux d'homicide. Un modèle a permis d'en estimer l'effet global après prise en compte de la tendance linéaire et de la saisonnalité du taux d'homicide. Un modèle à effets modérés nous a permis d'étudier la relation entre l'effet de la trêve et le nombre de membres emprisonnés des gangs MS13 (Mara Salvatrucha 13) et Barrio 18 pour 100 000 habitants. Nous avons ensuite soumis chacun de ces deux modèles à des variables de contrôle supplémentaire. Nous avons comparé les valeurs d'avant la trêve – du 1er janvier 2010 au 29 février 2012 – à celles d'après la trêve – du 1er mars 2012 au 31 décembre 2013.RésultatsLes modèles d'estimation de l'effet global, avec et sans variables de contrôle supplémentaire, ont indiqué un taux d'homicide après la trêve nettement inférieur aux valeurs d'avant la trêve, avec des ratios de taux respectifs de 0,55 (intervalle de confiance de 95%, IC: 0,49-0,63) et 0,61 (IC 95%: 0,54-0,69). Quelle que soit la municipalité, l'efficacité de la trêve grandissait au fur et à mesure que le nombre de membres emprisonnés du gang MS13 pour 100 000 habitants augmentait. Nous n'avons pas observé de rapport aussi significatif pour les membres emprisonnés du gang Barrio 18.ConclusionPendant les 22 mois qui ont suivi l'établissement d'une trêve nationale des gangs, le taux d'homicide était environ 40% plus faible que lors des 26 mois précédents. L'impact de la trêve était particulièrement marqué dans les municipalités où le nombre de membres emprisonnés du gang MS13 pour 100 000 habitants était relativement élevé.
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