Résumé :
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À mesure que de nouveaux vaccins contre des maladies très répandues dans les pays à revenu faible et intermédiaire deviennent disponibles, les autorités sanitaires nationales sont confrontées à de nouveaux défis règlementaires et politiques. L'utilisation du CYD-TDV, un vaccin vivant atténué, chimérique et tétravalent contre la dengue, a récemment été approuvée dans cinq pays. Bien qu'il soit prometteur pour la santé publique, ce vaccin n’a qu’une efficacité partielle et hétérogène et pourrait avoir d'importants effets indésirables. Dans les essais, les enfants âgés de 2 à 5 ans lors de la première administration du CYD-TDV avaient sept fois plus de risques d'être hospitalisés pour la dengue au cours de la troisième année après la vaccination que leurs homologues du groupe témoin. Comme il n'a pas été précisé si cet effet indésirable est uniquement lié à l'âge ou s'il est déterminé par le statut sérologique de la dengue, des doutes planent sur l'innocuité à long terme de ce vaccin chez les personnes séronégatives de tout âge. Tout déploiement de ce vaccin, qui devrait se faire de manière très prudente et réfléchie, après une évaluation rigoureuse du rapport bénéfices-risques dans des scénarios nationaux et sous-nationaux explicites, devrait être suivi par une évaluation à long terme de ses effets. En outre, la vaccination contre la dengue ne doit pas fragiliser le soutien politique et financier en faveur de mesures préventives, qui peuvent dans le même temps limiter l'impact de la dengue et de plusieurs autres pathogènes transmis par les moustiques.
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