Résumé :
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Désormais aussi nombreuses que les hommes, les femmes immigrées vieillissent en France dans un relatif anonymat. 867 360 femmes immigrées de plus de 55 ans dont 364 300 vivaient sans conjoint ont été recensées en 2011. Plus enclines au maintien en France que leurs congénères masculins, celles qui vivent sans conjoint, séparées, divorcées ou veuves sont désignées comme potentiellement les plus précaires. En mobilisant les ressources disponibles, parcimonieuses, l’article détaille leurs caractéristiques migratoires, résidentielles et de santé. On retient que les femmes âgées immigrées sont majoritairement venues en France dans le cadre du regroupement familial, qu’après l’âge de 55 ans près de la moitié vivent en logement social, que deux tiers d’entre elles se déclarent en mauvaise santé et que la petitesse de leurs revenus résulte en grande partie de leur faible activité salariée. À partir d’entretiens qualitatifs, l’article aborde enfin la question des lieux de leur vieillissement et du sens de la recohabitation familiale lorsque l’on a hérité d’une culture familialiste et que l’on vit dans une société plus individualiste.
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