Résumé :
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L’image réductrice du médecin, simple prescripteur, et du pharmacien, simple délivreur de médicaments, prime bien souvent sur celle, pourtant bien réelle, de professionnels qui écoutent, conseillent, éduquent leurs patients. L’étude de ces dimensions essentielles pour une politique publique de prévention efficace constitue l’objet de ce rapport où les comportements, attitudes et opinions des médecins généralistes et pharmaciens d’officine sont étudiés de façon conjointe. Le rôle des professionnels de santé dans la prévention n’a jamais cessé et ne cesse d’évoluer en fonction de l’apparition de certaines pathologies, des progrès cliniques et médicaux ou encore des priorités de santé publique. Une grande capacité d’adaptation est donc nécessaire et semble être effective comme le démontre cette enquête. Au cours des cinq dernières années, les médecins généralistes se sont davantage impliqués dans la lutte contre le tabagisme, dans le dépistage des cancers ou encore dans le dépistage de l’hépatite C. De leur côté, les pharmaciens ont su s’adapter à l’utilisation et à la vente de médicaments génériques ou sous leur dénomination commune internationale et à la délivrance des nouveaux produits pharmaceutiques tels que ceux proposés pour aider les patients dans leur sevrage tabagique. En outre, l’investissement des médecins et des pharmaciens semble important et facilité dans les domaines fortement médicalisés (incitation à la vaccination ou au dépistage des cancers), ainsi que pour 13 les champs désignés comme prioritaires (lutte contre le tabagisme). À l’inverse, ils semblent moins à l’aise avec certains thèmes, tels que l’alcool pour lequel une large majorité des professionnels évoque une difficulté à aborder le sujet avec ses patients. Pour les pouvoirs publics, la formation et la délivrance d’informations précises apparaissent ainsi comme des éléments essentiels voire indispensables à promouvoir pour que les médecins et pharmaciens continuent à faire évoluer positivement leurs pratiques professionnelles. Reflet de l’opinion et des pratiques des médecins généralistes et pharmaciens d’officine, ce Baromètre santé 2003 offre une source d’informations indispensables à tous les acteurs et décideurs de la santé publique qui s’intéressent à l’implication des professionnels de santé dans la prévention. L’ensemble de ces analyses et de ces résultats constituera sans aucun doute une des pistes de réflexions à explorer pour définir de nouvelles orientations stratégiques ainsi que pour l’élaboration de la consultation de prévention, prévue par la loi relative à la politique de santé publique.
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