Résumé :
|
Une problématique à la fois médicale et sociale met particulièrement à mal les services d'obstétrique : la toxicomanie chez les femmes enceintes. Les peurs mutuelles violentes paralysent les relations et la prise en charge médicale se résume souvent à un malaise. Les placements d'enfant en urgence laissent toujours un sentiment d'insatisfaction. Là plus encore qu'ailleurs, l'intérêt d'une coordination, d'un accueil, d'une revalorisation des futures mères apparaît primordial. Comment mobiliser chez les soignants et les acteurs sociaux les représentations négatives sur ces parents, qui paralysent leur propre engagement et provoquent en miroir des passages à l'acte tels que le retrait non préparé d'enfant ? En 1995, une sage-femme du service d'obstétrique du centre hospitalier régional de Montpellier, aidée par un obstétricien, un pédiatre et un pédopsychiatre, élabore un projet d'accueil personnalisé pour les futures mères toxicomanes à l'hôpital : ainsi naît en 1997 la cellule " Parentalité et usage de drogues ". Pour la première fois, une sage-femme anime une prise en charge globale visant à intégrer, au titre d'une naissance à venir. les registres somatique, social et psychologique. Elle pense son action de l'anténatal au postnatal, de l'intra à i'extra-hospitalier, anticipant d'emblée la place des professionnels à venir, et le processus de séparation/individuation que les parents doivent permettre à leur enfant au cours des premières années.
|