Résumé :
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Objectif Enquêter pour déterminer la concentration en chlore résiduel des approvisionnements en eau potable de plusieurs camps de réfugiés, au Sud Soudan, entre mars et avril 2013. Méthodes Pour chacun des trois camps de réfugiés étudiés, nous avons mesuré les caractéristiques physiques et chimiques des approvisionnements en eau, à quatre points de mesure à partir du point de distribution : (i) directement aux bornes-fontaines ; (ii) après la collecte ;(iii) après le transport jusqu'aux ménages ; et (iv) après plusieurs heures de stockage par les ménages. Les paramètres suivants ont été mesurés : chlore résiduel libre et chlore résiduel total, température, turbidité, pH, conductivité électrique et potentiel d'oxydoréduction. Nous avons documenté les pratiques de manipulation de l'eau à l'aide de contrôles par sondages et grâce aux auto-déclarations des personnes enquêtées. Nous avons analysé les facteurs affectant les concentrations en chlore résiduel à l'aide de modèles mathématiques et de régression linéaire. Résultats Pour des concentrations initiales en chlore résiduel libre comprises entre 0,5 et 1,5 mg/L, une vitesse de dégradation d'environ 5x10-3 L/mg/min a été observée dans tous les camps. Les modèles de régression ont montré que la dégradation du chlore résiduel était liée aux concentrations initiales en chlore, à la conductivité électrique et à la température de l'air. Le fait de couvrir les conteneurs de stockage de l'eau (mais aucune autre pratique en termes de manipulation de l'eau) a entraîné une amélioration des concentrations en chlore résiduel. Conclusion Les concentrations en chlore résiduel que nous avons mesurées dans les eaux approvisionnées dans les camps de réfugiés au Sud Soudan ont été trop faibles. En guise d'essai, nous recommandons d'élever la teneur en chlore résiduel préconisée à 1,0 mg/L dans toutes les situations, qu'il y ait une épidémie de maladies diarrhéiques ou pas et quels que soient le pH et la turbidité des eaux alimentées. D'après nos résultats, cela permettrait de garantir un taux de chlore résiduel libre de 0,2 mg/L pendant au moins 10 heures après la distribution. Néanmoins, nous ne savons pas si nos résultats sont généralisables à d'autres camps. D'autres études sont donc nécessaires.
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