Résumé :
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Objectif Évaluer les liens entre la perception des risques liés aux rayonnements et la détresse psychologique chez des personnes évacuées suite à la catastrophe survenue à la centrale nucléaire de Fukushima. Méthodes Nous avons analysé des données transversales tirées d'une enquête réalisée en 2012 auprès des personnes évacuées. La détresse psychologique a été classée comme présente ou absente en utilisant l'échelle K6. Dans l’enquête, les répondants avaient évalué leur perception des risques sanitaires liés à l'exposition à des rayonnements ionisants -effets sur la santé immédiats, différés et génétiques (hérités)- sur une échelle de Likert à quatre points. Nous avons étudié les associations entre détresse psychologique et perception des risques à l'aide de modèles de régression logistique. L'âge, le sexe, le niveau d'études, les antécédents de maladies mentales et les conséquences de la catastrophe sur l'emploi et les conditions de vie ont été identifiés comme des facteurs de confusion potentiels. Résultats 180 604 personnes avaient reçu le questionnaire. Dans notre échantillon, nous avons inclus 59 807 réponses. Pour 8 717 personnes, les réponses traduisent la présence d'une détresse psychologique. Les répondants qui estimaient que l'exposition aux rayonnements était très susceptible d'avoir des effets sur la santé ont été largement plus enclins à souffrir de détresse psychologique comparativement aux autres répondants: rapport des cotes (RC) 1,64 (intervalle de confiance (IC) de 99,9%: 1,42–1,89) pour les effets immédiats; RC: 1,48 (IC 99,9%: 1,32–1,67) pour les effets différés et RC: 2,17 (IC 99,9%: 1,94–2,42) pour les effets génétiques (hérités). Des résultats similaires ont été obtenus après contrôle des caractéristiques individuelles et des facteurs de stress liés à la catastrophe. Conclusion Chez les personnes évacuées suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima, les inquiétudes concernant les risques liés aux rayonnements ont été associées à une détresse psychologique.
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