Résumé :
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Objectif Évaluer les effets potentiels de la consommation de chiques de bétel sur la mortalité. (Une chique se compose d'une noix de bétel enveloppée dans des feuilles de bétel; certains consommateurs lui ajoutent du tabac.) Méthodes Des données prospectives étaient disponibles au sujet de 20 033 personnes âgées de 18 à 75 ans et vivant à Araihazar, au Bangladesh. Des données démographiques ainsi que des données sur l'exposition ont été recueillies au début de l'étude au moyen d'un questionnaire standardisé. Les causes de décès ont été définies à l'aide de questionnaires d'autopsie verbale auxquels ont répondu les proches. Nous avons estimé les ratios de risque (RR) et leur intervalle de confiance (IC) de 95% pour les associations entre la consommation de bétel et la mortalité, toutes causes confondues et due à des causes spécifiques, au moyen de modèles à risques proportionnels de Cox. Nous les avons ajustés en fonction de l'âge, du sexe, de l'indice de masse corporelle, du niveau d'instruction et des antécédents de tabagisme. Résultats On a enregistré 1072 décès pendant une moyenne de 10 années de suivi. Les participants qui avaient consommé du bétel étaient sensiblement plus nombreux à mourir, de toutes causes (RR: 1,26; IC 95%: 1,09–1,44) et des suites d'un cancer (RR: 1,55; IC 95%: 1,09–2,22), mais pas de maladies cardiovasculaires (RR: 1,16; IC 95%: 0,93-1,43). Ces résultats sont restés identiques après ajustement en fonction d'éventuels facteurs de confusion. Une relation dose-effet a été observée entre la mortalité, toutes causes confondues, et la durée de la consommation de bétel ainsi que son intensité. La fraction attribuable dans la population concernant la consommation de bétel était de 14,1% pour les décès toutes causes confondues et de 24,2% pour les cancers. Conclusion Dans cette cohorte, la consommation de chiques de bétel a été associée à la mortalité, toutes causes confondues et due au cancer.
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