Résumé :
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Objectif : L’expérience des personnes ayant été atteintes par un cancer du sein localisé et engagées dans une activité physique après leur traitement, reste peu connue. Issu d’une recherche qualitative par entretiens, cet article vise à mieux la comprendre.Méthode : Nous avons rencontré 23 femmes âgées de 30 à 84 ans choisies au hasard, de professions et milieux sociaux divers environ un an après la fin du traitement. La moitié avait suivi un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP) associant activité physique adaptée (APA) et ateliers diététiques. Une analyse des entretiens biographiques a permis de saisir la logique de leurs discours. Cette étude s’appuie sur la philosophie de la santé et de la normativité de Georges Canguilhem.Résultats : Le programme d’ETP joue un rôle primordial dans la sensibilisation à l’APA et dans les pratiques futures des ex-patientes. Plus fondamentalement, la place et le sens de l’activité physique dans l’après-traitement semblent liés à différents types de profils normatifs. Se dégagent un profil « convaincu » de l’intérêt de l’activité physique et pratiquant en conséquence , un profil « contraint » dont les normes de vie sont opposées à une pratique , un profil « autonome » affirmant ses choix et valeurs , un profil « ignorant » pour lequel l’activité physique n’a aucun rapport avec le cancer.Conclusion : Pour mieux accompagner les femmes dans l’après traitement du cancer du sein et la reprise d’une activité physique, il serait utile de mieux connaître et prendre en compte le profil de normativité, les valeurs et les trajectoires biographiques des personnes.
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