Résumé :
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La rencontre entre la chirurgie maxillo-faciale et le système de transplantation d'organes, au moment de l'apparition des greffes du visage en France au début des années 2000, rend particulièrement visibles des conceptions distinctes du rôle des institutions éthico-sanitaires, de leur implication dans les processus de décision, ainsi que celui des patients et leur autonomie. En s'appuyant sur une enquête par entretiens, cet article analyse le décalage qui se fait jour entre une forme d'éthique de la pratique telle que revendiquée par les chirurgiens maxillo-faciaux et une éthique légale. Il montre le travail de négociation que mènent les porteurs du projet pour décider des modalités de leur encadrement et des normes qui les guident. L'étude de cas révèle la persistance de pratiques qui relèvent de la tradition clinique au sein d'un système de régulation de la médecine marquée par la modernité thérapeutique et l'intensification des contrôles sanitaires.
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