Résumé :
|
Les auteurs explorent le rapport que des personnes très âgées entretiennent avec la nuit à partir des données réunies dans le cadre d'une étude suisse. Contrairement à une idée reçue, la moitié des vieillards vivant à domicile déclarent jouir d'un bon sommeil, et cela sans prendre de sominifère ou calmant. Il n'en va pas de même en institution. Les récits recueillis mettent en lumière que, lorsque la nuit est évoquée, celle-ci est le plus souvent le lieu de menaces : risques réels, réminiscences pénibles ou fantasmes. Certains lui confèrent pourtant une significationpositive : moment privilégié de la conscience, occasion de se réconcilier avec son passé. Quand elle est associée à la mort, il s'agit de la bonne mort, de la mort sereine. L'expérience nocturne des vieillards reflète bien le statut anthropologique de la nuit, elle est avant tout le royaume du sauvage et des dangers, mais aussi pour cerrtains, le lieu de la réconciliation avec sa vie.
|