Résumé :
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La consommation alimentaire en milieu urbain évolue et se diversifie. L'étude du parcours alimentaire de l'individu rend compte de la coexistence de deux types de consommations alimentaires : à et hors domicile. Cet article présente la synthèse d'une recherche qualitative et quantitative conduite à Bamako (Mali) en 1995 et 1996 auprès de 74 familles de différents niveaux socio-économiques, visant une analyse globale de ces recours alimentaires (à niveau familial et individuel) et des apports nutritionnels. A domicile, des constantes sont retrouvées : rythme des repas, plat unique associant base et sauce à chaque repas. Nombre de plats préparés par jour, nature de la base, composition des sauces constituent les marques d'hétérogénéité. L'alimentation hors domicile, concerne presque tous les individus, quels que soient leur âge et leur niveau socio-économique. Elle ne se substitue pas aux repas du domicile. Elle représente 19 à 27 % du budget alimentaire et apporte 134 et 417 Kcal/jour/personne. Elle offre un débouché à des productions locales peu présentes dans la consommation à domicile et s'avère un complément nutritionnel indispensable aux sujets issus de familles de niveau socio-économique intermédiaire et défavorisé, en particulier les enfants, alors qu'elle offre aux plus riches des satisfactions essentiellement gustatives et symboliques. Suite à la dévaluation du Franc CFA les plus pauvres semblent avoir atteint une limite dans leur capacité d'adaptation qui touche non seulement la qualité des produits consommés mais aussi les quantités. Pour assurer la sécurité alimentaire en milieu urbain, la politique alimentaire et nutritionnelle doit prendre en compte, dans leur complémentarité, l'ensemble des paramètres qui concourent à la consommation des différents groupes d'individus, en particulier les recours à et hors domicile. Cette dernière composante est trop souvent occultée.
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