Résumé :
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État des lieux Les violences conjugales sont un véritable problème de santé publique en France, touchant une femme sur dix. Les répercussions sur la santé physique et psychique de ces femmes les conduisent à consulter deux fois plus souvent les médecins de premier recours que les femmes non victimes. Cependant dans 75 % des cas, le médecin ignore la situation de violence conjugale. Objectifs et méthode Identifier les freins à l’expression des violences conjugales chez le médecin et les attentes de ces femmes en matière de prise en charge médicale par une enquête qualitative donnant la parole à 11 femmes, anciennes victimes de violences conjugales dans le Rhône, volontaires pour raconter leur histoire de vie. Résultats Les freins à l’expression des violences conjugales peuvent être inhérents à la femme, comme la peur d’être jugée, la peur de ne pas être crue et la croyance que ce n’est pas le rôle du médecin. Ils peuvent aussi être inhérents au médecin, comme le manque d’attention, le manque d’informations dispensées ou encore la présence du conjoint lors des consultations. Ces femmes recherchent un médecin qui sait être à l’écoute ainsi qu’un médecin qui sait faire : questionner, informer, orienter. Conclusion Ces femmes, brisant le silence, nous rappellent l’importance de l’empathie, pierre fondatrice de la relation médecin-patient, permettant de dépister plus largement les victimes de violences conjugales, et l’importance du réseau partenarial permettant d’orienter ces femmes vers le soutien dont elles ont besoin pour s’en sortir.
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