Résumé :
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Dans les Disability Studies contemporaines, les questions qui concernent la culture et l’identité des personnes handicapées occupent une place importante. D’une manière générale, les notions de culture et d’identité renvoient aux tentatives multiples des personnes handicapées visant à résister aux stratégies et discours oppressifs – souvent de la nature médicale – qui décrivent la personne handicapée comme une personne dépendante et pathologique. Dans l’histoire du handicap, les notions de culture et d’identité ont représenté une étape décisive parce qu’elles ont aidé à montrer que les personnes handicapées contredisent l’image médicalisée d’une personne sans défense et sans ressources. Conformément à cet intérêt général pour les processus identitaires et culturels, nous aimerions, dans cet article, voir si et comment, au tournant du XXe siècle, a émergé une identité sourde en Belgique. Inspiré par le travail de l’historien français Didier Séguillon, nous nous sommes intéressés en particulier au rôle joué par le sport dans la construction d’une culture des sourds. En retraçant l’émergence et le développement du mouvement sportif sourd en Belgique, nous voulons, d’une part, esquisser la façon dont la population sourde belge a résisté aux procédures de normalisation dans l’enseignement et la société en général. D’autre part, nous voulons également remettre en question l’idée d’une identité sourde générale, en mettant l’accent sur certaines différences et frictions internes. C’est en ce sens que nous parlons de fluidité. Les vastes archives détenues par le Centre Robert Dresse (Liège, Belgique) formeront la base matérielle de cette recherche
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