Résumé :
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Jusqu’où est-il possible de développer une intervention professionnelle auprès d’autrui qui s’appuie sur un bien défini par la personne destinataire du care ? À partir de l’exemple d’un programme expérimental, « Un chez soi d’abord », appuyé sur la notion de rétablissement (recovery), il s’agit ici de mettre en évidence les tensions auxquelles se heurte l’introduction de cette pratique de care critique. Documenté par des cas empiriques, à partir d’observations ethnographiques des accompagnements réalisés par les équipes pluri-professionnelles de ce programme, de focus groups et d’entretiens individuels avec leurs membres, cet article fait apparaître deux types principaux d’épreuves : les appropriations contrastées de ces modalités spécifique de care par l’ensemble des acteurs concernés et des situations-limites qui mettent en question la possibilité pour les professionnels de soutenir cette modalité d’accompagnement face à un risque jugé important (perte du logement, dégradation de l’état de santé…). Cet exemple est l’occasion d’explorer empiriquement une aporie inhérente au care : qui est le mieux à même et le plus légitime pour définir ce que serait « le bon care » en situation ?
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