Résumé :
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Objectif : La nécessité de mieux intégrer les services de santé mentale et de toxicomanie est désormais reconnue et a mené à la création de cliniques spécialisées dans ce type de services. Notre étude visait à analyser les défis d’intégration rencontrés par l’une d’elles et à cerner l’influence des stratégies et moyens déployés pour y faire face. Méthodes : Nous avons réalisé une étude de cas longitudinale. Nos données proviennent de trois sources : entrevues semi structurées, observations, documents. Elles ont été collectées sur une période de trois ans et couvrent les six premières années d’existence de la clinique. Nous avons réalisé l’analyse avec une perspective processuelle et avons inclus une étape de restitution avec les informateurs. Résultats : Nos résultats ont révélé d’importants défis d’intégration aux quatre niveaux étudiés : clientèles, pratiques professionnelles, cadre structurel et relations inter organisationnelles. Ces défis sont apparus très tôt dans l’évolution de la clinique et le personnel a dû déployer diverses stratégies et moyens pour réduire les tensions qu’ils ont générées. Bien que ceci ait eu une influence considérable sur le processus d’intégration, nos résultats ont montré que les défis initiaux ne sont jamais totalement disparus. Ils se sont plutôt transformés, soulevant de nouvelles tensions que le personnel s’est efforcé de réduire à l’aide de stratégies et moyens nouveaux. Conclusions : Les résultats de cette étude amènent à reconsidérer l’intégration des services, non plus comme une finalité, mais comme un objet de changement émergeant d’un processus complexe dont l’aboutissement demeure incertain. Quatre implications pour la pratique en découlent.
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